Description

Sam, Pete et Kate, trois adolescents, vivent, survivent plutôt, dans leur ville où il n’y a (presque) rien. Quand ils le peuvent, ils passent des nycthémères ensemble, loin de leurs familles absentes ou violentes, qui ne sont jamais très loin. Pour espérer un ailleurs, il faudrait prendre une voiture et fuir par-delà la rocade. Mais on ne s’échappe pas si facilement d’un endroit où l’on a grandi. Alors, en attendant, ils habitent cet espace d’amitié qui leur appartient. Ils se racontent des histoires, boivent, fument, jouent encore à devenir, se battent, tombent amoureux, rient parfois de leurs malheurs. L’amitié donne du courage. Le courage de partir. Alors ils le font. Ils s’en vont.

Marthe Ternoy

Je viens du Pas de Calais. J’ai grandi dans une ville qui porte le nom d’un iceberg, où l’activité principale entre amis consiste à se promener dans le « marais pourri » au risque d’y croiser la sorcière Marie Grauette qui entraîne les enfants au fond de l’eau. Un jour, il y a eu un théâtre. Mais ils l’ont construit sur un terrain boueux où il est condamné, tel le Titanic, à s’engoncer.

        J’ai donc décidé de déménager. Je suis allée découvrir le soleil à la fac d’Aix-en-Provence, en DEUST et licence Arts du spectacle, et j’ai suivi une formation très riche tant sur le plan théorique que pratique. Pendant deux ans, je me suis consacrée à l’écriture dramatique, avant de lui préférer la mise en scène de textes écrits par des autres que moi, lors d’un master à Marseille dont ce spectacle est la concrétisation.

        Lors de mes études, j’ai été comédienne et assistante à la mise en scène sur des spectacles universitaires. J’ai travaillé avec des metteurs et metteuses en scène, notamment Christelle Harbonn, Carole Errante, Marie Lelardoux et Malte Schwind. En dehors de la fac, j’ai également été très enrichie par une rencontre et des séances de travail avec la comédienne et autrice Sophie Daull.

        Depuis plusieurs années, je mène un travail de recherche à l’intersection entre les arts et la psychologie. Je m’intéresse à la représentation des éléments à fort potentiels traumatiques sur les scènes de théâtre ; les effets que certains choix esthétiques et artistiques peuvent avoir sur les spectateurs, les potentielles dérives en conséquence. Jamais dans un but de censure, mais de prévention et de discussion. Quand je vois un spectacle, je suis particulièrement vigilante à la représentation de sujets qui touchent à la psychiatrie ou aux maladies mentales. Car les spectacles sont des événements politiques dont l’effet peut être immédiat et intense sur les individus concernés. Également attentive aux contextes de créations et aux méthodes utilisées pour travailler en groupe, je perçois souvent la manière de nommer les choses comme premier outil de lutte contre les stigmatisations.

        Dans un spectacle de théâtre, aucun choix n’est anodin.

        La méthode de travail est aussi importante que la création artistique.

        Il est impossible de nier que les événements culturels sont les rares regroupements qui nous restent dans une société de plus en plus divisée, et qu’ils ont une conséquence importante sur les individus. La création demande une responsabilité collective.

        En parallèle de mon travail de metteuse en scène, je suis en processus de réorientation pour devenir un jour psychologue clinicienne et m’investir auprès de structures implantées dans des hôpitaux psychiatriques.

Distribution

Texte de Simon Longman

Traduction en français : Mirabelle Ordinaire et Marion Schwartz

Mise en scène : Marthe Ternoy

Avec Charlie Mazet, dramaturge et comédien dans le rôle de Sam

Justine Dubus, comédienne et danseuse, dans le rôle de Kate

Manon Pelouin-Desgranges, constructrice et comédienne, dans le rôle de Pete

Scénographe : Leila Berbille

Costumière : Naïs Jousselme

Date de représentation

  • 10 octobre à 15h et 19h
ENTRÉE LIBRE