Mardi 26 mars 2019 à 19h00

JOURNÉE THÉÂTRE INDIEN CLASSIQUE ET CONTEMPORAIN
Dans le cadre de la Semaine Internationale du Théâtre d’Aix-Marseille Université 2019 – Maison du Théâtre

Soirée coordonnée par Sylvain Brocquet, Professeur de langue et littérature sanskrites (UMR – TDMAM) d’Aix-Marseille Université
Avec le soutien de l’Ambassade de l’Union indienne

À la salle du Plateau du Cube
Entrée libre – Jauge très limitée – réservation obligatoire

19h Lecture du Fardeau de Karṇa
pièce en un acte de Bhāsa (II nd siècle apr. J-C.) – traduction : Sylvain Brocquet
par Alice Marcaggi, étudiante en L3 de théâtre (arts de la scène), Tom Rêve et Nassera Zeggaï

Cette très courte pièce, qui appartient au genre appelé aṅka (pièces en un acte dont l’intrigue héroïque est inspirée d’une épopée), est attribuée à un auteur nommé Bhāsa – attribution incertaine mais qu’on admettra faute de mieux. Elle a été composée au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, probablement le second, mais il n’est pas possible de la dater avec précision. Par certaines de ses caractéristiques, elle semble en tout cas plus ancienne que la plupart des œuvres dramatiques du répertoire classique.

Elle est fondée sur un épisode du Mahābhārata. Cette épopée raconte la guerre où s’affrontent, avec la terre comme enjeu, deux branches rivales de la même famille, les cinq fils du défunt roi Pāṇḍu et leurs cousins Kaurava, qui sont au nombre de cent et qui obéissent à Duryodhana. Karṇa est le demi-frère des fils de Pāṇḍu mais il l’ignore. Sa naissance est en effet illégitime : né de l’union hors-mariage de Sūrya, le dieu Soleil, et de Kuntī, la première épouse de Pāṇḍu, il a été abandonné au courant d’une rivière puis recueilli par un simple cocher. En raison du statut relativement vil de ses parents adoptifs, il est en but aux railleries et au mépris des fils de Pāṇḍu, et il s’est fait l’allié indéfectible de leur ennemi Duryodhana, qui lui a fait don du royaume des Aṅga. C’est un guerrier hors pair, qui possède une adresse extraordinaire au tir à l’arc : pour cette raison, il est l’adversaire tout désigné d’Arjuna, le troisième fils de Pāṇḍu et le meilleur guerrier de son clan. De l’issue du combat qui doit opposer les deux guerriers dépend, pour une bonne part, l’issue de la guerre. Chacun des deux champions dispose d’armes magiques et infaillibles, mais Karṇa possède en plus une armure et des boucles d’oreilles qui font partie de son corps et qui lui viennent de son père. C’est pourquoi le dieu Indra, dieu de la guerre et père véritable d’Arjuna, recourt à une ruse pour l’en dépouiller et assurer ainsi la victoire de son fils : il se métamorphose en brahmane et vient les lui demander à titre d’aumône, sachant que Karṇa a fait le vœu de ne jamais rien refuser à un brahmane. La générosité, en effet, est une des vertus cardinales de la noblesse guerrière, dont se revendique Karṇa, mais que lui contestent les fils de Pāṇḍu. En se montrant fidèle à son vœu, jusqu’au sacrifice de soi, puisqu’en donnant ses talismans d’invulnérabilité il se condamne à la défaite et à la mort, il affirme son statut et se qualifie comme noble et comme guerrier.

La pièce de Bhāsa consiste en un court dialogue opposant Indra métamorphosé en brahmane et Karṇa, dialogue qui se déroule juste avant qu’il affronte Arjuna sur le champ de bataille (en cela, la pièce s’éloigne de l’épopée, dont elle condense et concentre la trame narrative).

suivie de :

Récital de Bharatanāṭyam par Armelle Choquard, avec la participation de Julie Rocton

Initiée à la danse depuis l’enfance, Armelle Choquard découvre le Bharata Natyam, style de danse classique de l’Inde du Sud, en 1979.
Titulaire de la bourse ICCR du gouvernement indien, elle reçoit un enseignement traditionnel à Madras, auprès de Maîtres de danse tels que Muthuswamy Pillai et Kalanidhi Narayanan, et se forme également au chant karnatique.
Parallèlement à cette formation en danse et en musique, elle est titulaire d’un double master en philosophie et en esthétique indiennes à la Sorbonne.
Passionnée par le sanskrit, elle étudie et traduit les textes fondateurs comme le Nâtya Shâstra et le Dvanyâloka.

Depuis son retour en France en 1986, elle entretient des échanges fructueux avec l’Inde, où elle se rend fréquemment, afin d’enrichir son répertoire.
Elle travaille avec la danseuse Sucheta Chapekar à Pune, et enregistre sur place, avec des musiciens indiens traditionnels, les musiques qui serviront à l’élaboration de ses créations.

Armelle Choquard accorde une grande place à la création, et pour son langage chorégraphique unique elle est sollicitée par de nombreux musiciens, contemporains et traditionnels.
Elle a entre autres, dansé à plusieurs reprises pour Ubris Studio et la compositrice Annabelle Playe, ainsi qu’avec la compagnie Le Miroir du Geste.
Ses toutes dernières créations ont été inspirées par la musique de Jan Mari Carlotti. Une rencontre rare et subtile entre la poésie sanskrite, la musique occitane et les chants des troubadours. Ce duo étonnant et unique s’est déjà produit en France , en Belgique, en Italie et en Inde.

Pédagogue expérimentée, Armelle enseigne depuis trente ans, et plusieurs de ses élèves sont devenus des danseurs reconnus. Avec ses élèves les plus avancés, elle a fondé la compagnie des Nataka, véritable tremplin pour les jeunes professionnels.

À la salle Le Plateau – Rez-de-chaussée du CUBE
Entrée libre sur réservation

Dans le cadre de la  Semaine Internationale du Théâtre d’Aix-Marseille Université
organisée par la Maison du Théâtre AMU