Jeudi 18 avril 2019 à 19h00

Une soirée autour de la lecture qui s’adresse aux amoureux des mots et à ceux qui s’interrogent sur la manière dont ils s’animent pour résonner jusque dans nos oreilles :

Capsule 4805 – Sortie d’atelier d’écriture dirigé par Sonia Chiambretto
en collaboration avec Louis Dieuzayde
Textes lus par les étudiants Arts de la scène d’Aix-Marseille Université (30 min) :
Antoine Aresu – Marion Benetto – Manon Berger – Raphaël Camélio – Elsa Chabran – Catherine Chazel – Juliette Jenta – Anika Pichon – Théo Prudent – Théo Roccamora – Shanti Rouvier
Une famille asiatique, dans Le Dragon d’Or de Roland Schimmelpfennig, est soudainement découverte dans la racine d’une dent qu’on vient d’arracher à un jeune Chinois en exil.
« – Il y a quelqu’un dedans. Dans le trou dans la bouche du petit Chinois un groupe de gens est assis en rond. » Partant de sujets brûlants de notre actualité, l’atelier d’écriture s’est employé à déformer la réalité et à user du fantastique, non pas comme simple figure de style, mais comme espace nécessaire à la re-création d’un monde ; un espace utile de représentation. L’irruption du fantastique dans l’écriture agit là comme un moteur fictionnel pour ré-interroger le réel, pour remettre le sens des mots et leur résonance poétique au cœur d’une introspection qui se voudra politique et sociale.

L’Amour est plus froid que le lac de Liliane Giraudon (P.O.L Éditeur, 2016)
Extrait du texte lu par Nicolas Guimbard (30 min)
Le poème, en partie défait, est posé sur la page comme une caméra. Il tourne. D’autres personnages entrent. Des récits s’entremêlent où fiction et document tentent de rendre compte d’une plateforme hybride d’expériences. Ordinaire manière d‘organiser le pessimisme en ce début de XXIème siècle. L’annonce brutale de la mort de Chantal Ackermann viendra tout autrement éclairer le décor mis en place et fera ressurgir le titre occulté, celui du premier long métrage de R.W. Fassbinder L’amour est plus froid que la mort. Par un simple déplacement le sujet du lac devient celui de l’amour mort ou plus exactement mis à mort. Un titre peut en cacher un autre. Et avec lui tout un cortège de souvenirs, leur amnésie… Comment a-t-on survécu à un premier amour serait la question posée dans la dernière partie du livre. Sur nous tous, le poème en sait bien plus long que nous. Et c’est bien parce qu’il brûle sur un monde dévasté que l’amour est plus froid que le lac.

Le Drapeau anglais d’Imre Kertész (Actes Sud Littérature, 2005)
(traduction de Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huzsvai)
Texte lu par Yannick Butel, Louis Dieuzayde et Arnaud Maïsetti (30 min)
Trois récits pour évoquer trois expériences cruciales de l’auteur, en Hongrie, à partir des années 1950. Le Drapeau anglais se situe à Budapest, pendant l’insurrection hongroise de 1956, et met en scène les affres et les détours de la mémoire. Un triptyque singulier où questionnement philosophique côtoie amour pour la langue et la forme littéraire.

Salle LE CUBE

Tarif 8 €