Mercredi 14 mai 2014 à 20h30

Mercredi 14 mai à 20h30

Cie (&) So Weiter, Paris
Texte et mise en scène  : Yan Allegret
Avec : Yan Allegret (jeu) et Yann Féry (musique)
Composition musicale : Yann Féry
Direction d’acteur : Maya Vignando
Assistanat à la mise en scène : Antony Thibault
Création Lumière : Orazio Trotta et Yan Allegret
Régie générale : Clémence Perrin
Texte édité aux Editions Espaces 34.
Photo : Pierre Planchenault

La création Neiges a le soutien du CNT « aide aux dramaturgies plurielles », du Fonds SACD Théâtre, de la Spedidam, de l’Ambassade de France au Japon, des Instituts Français de Tokyo et Kyoto, de la Fondation Franco-japonaise Sasakawa, des Plateaux Solidaires (Arcadi) et du Théâtre Paris-Villette, de France Culture. En coproduction avec la compagnie Seinendan. En partenariat avec Mains d’Œuvres. Compagnie conventionnée Région Ile-de-France.

Voir le site de la compagnie (&) So Weiter

« Tout se forme, dure quelques instants, avant de se défaire. »
Par une fin d’après-midi d’hiver, à la sortie d’une ville, un narrateur s’arrête au bord de la route, sous la neige. Pris d’un basculement, il s’engage dans un voyage immobile où intérieur et extérieur sont étroitement mêlés. Au cours d’une expérience en trois temps – naissance, approfondissement et amplitude, puis transformation ou dissolution, le narrateur va faire l’expérience de la contemplation, d’une solitude originelle et fondatrice. Neiges évoque ainsi cette sensation d’être à la fois sorti du monde et d’avoir été mis face à lui, l’impression de « vivre dans un autre monde tout en vivant dans celui-ci ».

Lors des premières lectures publiques [de Neiges], quelque chose m’avait marqué : souvent, les
spectateurs développaient une proximité particulière au texte. En l’écoutant, il naissait en eux des sensations, une mémoire et un imaginaire qui n’étaient pas contenus dans le récit. Certains spectateurs m’ont parlé de leur maison d’enfance, d’autres d’un parfum, d’un voyage, d’un visage. Rien de tout cela n’est écrit dans « Neiges ». J’ai peu à peu compris ce qui était réellement en jeu. Chacun semblait posséder sa propre expérience de l’arrêt, du saisissement, de ce pas de côté dont le narrateur fait le récit. L’écoute du texte réveillait en eux cette mémoire, ce ressenti.
L’essence du texte, ce sont effectivement ces moments où notre identité individuelle se fond dans une notion plus grande : l’appartenance. A vrai dire, peu importe le nom qu’on lui donne, contemplation, plénitude, grâce ou sacré. Tout le travail de la mise en scène allait être de protéger ce rapport entre les spectateurs et le texte, en construisant des passerelles entre eux. Il n’y a rien à inventer mais à relier.
Yan Allegret

« Une part de moi a été recouverte et je ne la vois plus.
Celui que je suis, qui va au travail, qui rentre à la maison, celui qui se souvient de
son passé, qui est capable d’imaginer un futur, qui manifeste des idées, des
sentiments, des émotions; celui-là est enfoui maintenant sous la neige et je ne le vois
plus.
J’ai perdu mes propres traces.
C’est comme s’il neigeait à l’intérieur.
Il y a maintenant en moi une grande étendue blanche.
« Le sens ? Voilà, il neige. Où est le sens ».

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